Vers la Somme

Le transfert du Corps canadien de la Belgique en France commença le 26 août 1916 et fut complété le 3 septembre suivant, lorsque les derniers éléments arrivèrent dans la vallée de la Somme, en Picardie. La bataille de la Somme en était une d’envergure. Elle avait débuté le 1er juillet par une offensive conjointe des forces françaises et britanniques. Depuis cette date, les progrès avaient été bien minces et les pertes catastrophiques. Le Corps canadien devait prendre la relève des Britanniques à bout de souffle.
Les Canadiens ont été affectés dans le secteur de Pozières, relevant ainsi le 1er Corps d’armée australien. La 1ère Division canadienne avait relevé la 4e Division australienne, alors que les trois autres divisions canadiennes étaient restées en réserve non loin. Une bonne partie du Corps canadien se trouva initialement en réserve, le temps de s’acclimater au secteur. La première tâche de la 1ère Division en ligne consistait à dégager la crête de Pozières toujours aux mains des Allemands et l’objectif fut atteint au soir du 9 septembre.
Le prochain objectif (et le premier véritable test) du Corps sur la Somme visait à s’emparer des défenses autour du village de Courcelette, du village lui-même et du système de tranchées couvrant la superficie entre les villages de Courcelette et Martinpuich. Le village de Courcelette était situé sur la route Albert-Bapaume et incluait un autre objectif nommé la « Raffinerie de sucre » qu’il fallait prendre (voir la carte).
L’honneur de mener la charge contre ces objectifs revint à la 2e Division, qui avait été relativement épargnée au Mont Sorrel en juin dernier. Celle-ci reçut les tout premiers chars d’assaut à être mis en service, soit 7 sur les 49 disponibles.

La bataille
Ce qu’on appelle la bataille de Flers-Courcelette débuta au matin du 15 septembre 1916, à la suite d’un intense bombardement d’artillerie qui avait mis en ruines la raffinerie de sucre. En un court, mais féroce engagement, les Allemands s’étaient repliés de leurs tranchées de première ligne aux abords de Courcelette et la raffinerie avait été enlevée par le 21e bataillon, faisant du coup 150 prisonniers.
Dans le but d’exploiter ce succès initial, la 5e Brigade (2e Division) poursuivit l’offensive à partir de 18h et pénétra dans Courcelette. Deux des bataillons de cette brigade, le 22e (canadien-français) et le 25e Nova Scotia Rifles livrèrent aux Allemands de sauvages combats au corps-à-corps. Pendant au moins un quart d’heure, au soir du 15 septembre 1916, des centaines de soldats de part et d’autre se frappaient dessus avec tout ce qui leur tombait entre les mains. Conscients de l’importance stratégique de Courcelette, les Allemands ont contre-attaqué une douzaine de fois dans les jours qui suivirent, soit du 15 au 18 septembre 1916. Complètement encerclés dans Courcelette et coupés du reste du monde pendant trois jours et trois nuits, les soldats du Québec et de la Nouvelle-Écosse s’étaient accrochés.
À la gauche de la 2e Division se trouvait la 3e qui rencontra elle aussi une sérieuse résistance face à la fameuse tranchée Fabeck, qui partait du coin nord-ouest de Courcelette jusqu’à la ferme du Mouquet. Le 16 septembre, la tranchée Fabeck était aux mains des Canadiens, établissant ainsi la liaison avec la 2e Division sur la droite dans Courcelette.

Aucun repos

La bataille de Flers-Courcelette se termina officiellement le 22 septembre. Au cours de cette semaine sanglante, le Corps canadien avait perdu environ 7,200 combattants. Comme si cela n’était pas assez, le Corps allait livrer quelques jours plus tard d’autres affrontements qui allaient virer au carnage. À titre d’exemple, nombre de bataillons qui avaient été décimés à Courcelette, comme le 22e canadien-français (qui en était ressorti avec 118 des 850 combattants initiaux), reçurent des renforts inexpérimentés et devaient repartir à l’attaque presque immédiatement, au début d’octobre. Cela fournit une idée toute relative des pressions exercées sur des combattants usés à la corde et renvoyés au front à peine après être sortis d’une bataille majeure. On peut y voir là le triste portrait des terribles conditions qui ont régné au front lors de la guerre de 1914-1918.
Cela dit, on repart à l’attaque. Cette fois, le Corps doit s’emparer d’une position fortement défendue nommée la Tranchée Régina, située quelque peu au nord-est de la crête de Thiepval (voir la carte). Tous les efforts menés par les Canadiens échouèrent, alors que les vagues d’assaut s’étaient butées à des défenses ennemies presque intactes, sous le feu croisé des mitrailleuses et de l’artillerie. Non sans surprise, les pertes sont montées à des niveaux inquiétants jusqu’à ce que, finalement, le 17 octobre, les trois divisions canadiennes qui avaient pris part à cet assaut (la 1ère, 2e et 3e) furent relevées et envoyées au nord, en face de la crête de Vimy pour se reconstituer. Vimy étant à la fin de 1916 un secteur relativement tranquille.

Le baptême de feu de la 4e Division
Pendant ce temps, la 4e Division, qui n’avait pas encore été testée, arriva dans la Somme le 10 octobre, alors que les trois autres divisions du Corps canadien s’apprêtaient à quitter ce théâtre d’opérations. Par conséquent, la 4e Division fut temporairement placée sous les ordres du 2e Corps d’armée britannique.
L’initiation fut brutale, dans la mesure où l’on avait assigné la Tranchée Régina comme objectif à la nouvelle division. Par surcroît, en ce début d’octobre, les conditions climatiques s’étaient grandement détériorées, transformant le terrain en mer de boue, non sans compter que les traces des combats des semaines précédentes étaient clairement visibles (et olfactives).

La 4e Division inexpérimentée s’est bien comportée à son baptême de feu sur la Somme, parvenant même à capturer et tenir la Tranchée Régina au moment de la relève le 28 novembre, après avoir capturé d’autres systèmes de tranchées en support à la Tranchée Régina. La 4e Division était restée en ligne pendant sept semaines consécutives et fut à son tour transférée au nord, dans le secteur de Vimy pour y rejoindre le reste du Corps.
Bilan de la Somme
La bataille de la Somme pour le Canada s’était déroulée officiellement du 9 septembre au 28 novembre 1916, où les combats autour de Courcelette et des Tranchées Fabeck et Régina furent les épisodes importants de cet engagement. Les pertes canadiennes s’élevaient à 24,000 hommes. Trois Croix de Victoria avaient été décernées à des Canadiens et la nouvelle 4e Division avait relevé avec brio son premier baptême de feu, contribuant à son tour à la réputation d’agressivité du Corps canadien sur les champs de bataille d’Europe.
Le Corps se trouvait maintenant devant une crête, tenue par les Allemands depuis 1914 et jugée imprenable: Vimy.

Janet Dorland est une Canadienne qui séjournera du 31/8 au 02/09 dans notre hôtel Le Saint Louis d’Amiens et recherche des témoignages sur la bataille de 1916 à Courcelette et aux alentours où ces deux grands oncles (côté paternel) ont été abattus. Pouvez vous l’aider ? Merci. Arielle
Merci pour ces infos j’habite prés de courcelette dont je suis originaire je cherche des infos sur le capitaine Chaballe du 22ème batallion qui a repris le village le 15 septembre 1916
Je viens juste de visionner le site de Carl et j’ai vu votre message.
Mon père, le capitaine Honoré-Édouard Légaré était le compagnon d’armes du
capitaine Jos. Chaballe, à titre de lieutenant-mitrailleur du 22e Bataillon, lors
de la bataille de Courcelette et de la tranchée Régina, où il fut blessé.
Le lieutenant-colonel Chaballe est l’auteur de l’histoire du 22e Bataillon, parue en
1952.D’après une lettre, adressée à mon père en 1920, il était consul de Belgique
à Montréal. En effet, il est né à Verviers, Belgique, le 2 juin 1876 et épousa, le 5 avril 1903, A-M de Pairon de Verviers. Deux enfants Julienne et François-Xavier.
Merci pour c’est infos votre nom ne m’est pas inconnu car j’ai pu me procuré récemment le livre de M Jos Chaballe sur le 22ém bataillon. Il me tiens à coeur de remercier tous ces braves gens
qui ont participer à ce fait d’armes pour leur courage et leur ténacité en des lieux biens loin de leur pays. C’est avec émotion que souvent je m’y intéresse.
Je reste à votre disposition si vous désirez quelques infos qui vous serez nécessaire